La note 2019/1 de NANSEN a déjà fait valoir que la situation socio-économique et humanitaire à Gaza est si dégradante que le critère d’application de l’article 3 de la CEDH a été atteint et que l’on peut parler de circonstances impérieuses indépendantes de la volonté de la personne concernée de quitter la zone couverte par le mandat de l’UNRWA (voir la note 2019/1 de NANSEN, pages 4 à 6). Cette analyse est corroborée par des informations nationales objectives récentes qui seront examinées dans ce qui suit. Plus précisément, les violences du mois de mai ont une fois de plus démontré la nature volatile de la violence dans la bande de Gaza. En outre, le commissaire général de l’UNRWA, Pierre Krahenbuhl, a annoncé le 27 août 2019 que l’UNRWA recherchait 250 millions de dollars pour se maintenir à flot jusqu’à la fin de l’année. Outre ces deux éléments clés, ce premier chapitre donnera un aperçu des éléments humanitaires – et de sécurité – qui soutiennent l’analyse juridique de NANSEN.

NANSEN analyse ici la nouvelle politique de protection du CGRS à la lumière du cadre de la Convention de Genève, de la jurisprudence de la CEDH et de la situation humanitaire et sécuritaire dans la région. Les besoins de protection des Palestiniens de Gaza sont au cœur de ce document.