L’accueil des demandeurs d’asile : entravé au nom des mesures sanitaires

Dès l’annonce du confinement, NANSEN comme d’autres, s’est préoccupé de l’impact des mesures sanitaires sur les demandeurs de protection internationale. Début avril, très inquiets de constater que l’enregistrement des demandes d’asile était complètement à l’arrêt, nous co-signions un appel à organiser, par précaution, le confinement de tous : « Coronavirus : permettre à tous de se confiner est la seule manière d’en sortir« . Au même moment, un système d’enregistrement en ligne, par le biais d’un formulaire, était mis en place. Ce système s’est avéré lourd, compliqué d’usage, difficile d’accès et surtout très lent. Nombreux sont les demandeurs d’asile qui attendent plusieurs semaines une convocation et l’accès effectif à une place d’accueil. Dans l’intervalle, ce sont des semaines d’attente, de dénuement complet, de privations et de débouille, en pleine pandémie. Cette situation est contraire à la dignité des personnes concernées. Elle met en péril l’accès effectif à l’asile, par son caractère dissuasif. Convaincus que l’Etat belge peut se donner les moyens de gérer autrement cette situation, nous passons à l’action. Aujourd’hui, nous citons l’Etat belge en justice pour qu’un accueil effectif soit organisé le jour même de l’introduction d’une demande de protection.